



























ÉDUQUER PAR LES ARTS :
LES PASSERELLES D’ÉTÉ POUR UNE JEUNESSE ACTIVE ET CRÉATIVE
a. Le Contexte
Depuis plus de trois (3) décennies, les communes de la zone métropolitaine connaissent une expansion non planifiée. Ce syndrome affecte particulièrement la commune de Kenscoff, autrefois lieu de villégiature et de tourisme local qui est en train de se transformer en un bidonville géant caractérisé par une détérioration stupéfiante de son environnement longtemps qualifié de paradisiaque. Si elle ne fait plus partie du rural, elle n’a pas pour autant atteint un niveau urbain ; cette situation ne manque pas d’affecter la qualité de vie de la population de cette commune et particulièrement les enfants qui n’ont plus lapossibilité de pratiquer les loisirs traditionnels. Kenscoff constitue le modèle type de commune qui se métamorphose du rural à la bidonvilisation. Par conséquent, il serait un endroit idéal d’expérimentation en vue de réinventer le commun.
b. La Problématique
Depuis plus de cinq (5) ans les résidents des grandes agglomérations de Port-au-Prince (Mariani, Delmas, Carrefour-Feuilles, Turgeau, Canapé-Vert, Tabarre…), Croix-des-Bouquet, Pétion-Ville (Pernier, Thomassin…) de Kenscoff (Fort Jacques…) sont confrontés à une grave situation d’insécurité provoquée par des gangs lourdement armés qui se répartissent le territoire en obligeant des familles entières, si elles ne sont pas tuées, à fuir leur maison vers un ailleurs incertain. Les sections communales telles que Viard, TrouMantèque, Drouet, Furcy et Belot n’ayant pas été investies par les bandits, reçoivent un grand nombre de familles déplacées qui, séparées de leur cadre de vie, se retrouvent sous le poids d’un fort traumatisme émotionnel. Les enfants de ces familles ont pratiquement perdu une année scolaire à cause de ces déplacements. L’enjeu d’aujourd’hui, est de créer d’autres opportunités aux jeunes à travers des activités artistiques et culturelles qui les conduiraient à la construction de leur individualité dans un contexte de survie récurrente et d’inter connectivité.
c. La Justification
Dans des circonstances d’insécurité accrue, plusieurs familles reçoivent chez eux des déplacés sans
qu’elles n’y soient préparées. Nombre des jeunes déplacés ne vont plus à l’école et avec les vacances
scolaires, les enfants scolarisés s’ils n’accompagnent pas leurs parents au marché ou au champ sont livrés à eux-mêmes dans les rues. Pour éviter pendant ces vacances, une recrudescence de la délinquance juvénile, il semble opportun d’occuper ces jeunes à des activités à la fois ludiques, éducatives et constructives en leur donnant des outils pouvant leur permettre de recouvrer leur estime de soi et de découvrir les talents qui sommeillent en eux. Ce camp cherche ainsi à stimuler leur créativité moyennantdes ateliers de musique, de danse, de peinture, de théâtre, d’artisanat et de communication.